L'Église d'Errenteria, telle que nous la connaissons aujourd'hui, est un édifice du XVIe siècle, époque où eut lieu la reconstruction et l'agrandissement de l'enceinte paroissiale primitive de la Cité, dont on ne sait pour ainsi dire rien. Au fil du temps, l'architecture du temple a subi quelques modifications, bien que les ajouts de styles postérieurs concernent essentiellement la décoration sculpturale et figurative.
Les appuis adossés aux absides et presque tous les supports qui entourent le périmètre de l'Église ainsi que les deux premières colonnes à partir du presbytère sont de style gothique: ils présentent un corps central circulaire auquel sont adossées les petites colonnes correspondant aux nervures des anciennes croisées et sur lesquelles les chapiteaux sont indiqués par une imposte formée de trois filets et de deux cavets.
Nous nous trouvons face à un édifice de type basilique à trois nefs de même hauteur et de largeur presque identique, qui tendent à l'unification de l'espace. L'égalité de hauteur des nefs rend inutile l'utilisation d'arc-boutants gothiques, raison pour laquelle on a recours à l'utilisation de solides contreforts entre lesquelles s'ouvrent une série de chapelles avec de petites ouvertures en plein cintre, dont plusieurs ont été murées lors de l'installation des autels.
Quant aux éléments portants de l'édifice, nous voyons que tout en respectant la première paire d'appuis gothiques, on introduisit ensuite des colonnes classiques, formées de fûts monocylindriques simples et lisses, avec des bases attiques et des chapiteaux doriques toscans. Aux pieds de la nef de l'épître, trois colonnes se fondent pour soutenir le poids de la tour. Ces impressionnants supports constituent un trait si caractéristique du style que c'est précisément pour cette raison que ces églises reçoivent aussi la dénomination d' «églises à colonnes» (ou « colonnaires »).
Des nervures courbes ou bombées unissent toutes les clefs de la voûte, créant des dessins floraux. Dans chacune des clefs, ces nervures sont droites et tracent la silhouette d'un octogone. Avec l'utilisation de ces voûtes en étoile, propres au gothique, s'appuyant sur des supports de style Renaissance, le style «gothique-basque» acheva "la combinaison des deux plus belles conquêtes de l'architecture de tous les temps: la colonne classique, si aérienne et harmonieuse, et la voûte en croisée d'ogives, qui élève et habille les espaces»".
C'est au XVIIe siècle, concrètement en 1625, que fut érigé le porche principal, sur le mur nord à la hauteur de la section antérieure au pied de l'église. Un grand arc à caissons s'ouvre sur le mur de l'Église, couronné d'un avant-toit et encadré de pilastres à peine ébauchés. Ce tracé d'arc faisant office d'abri, déjà utilisé au XVIe par Juan de Álava à San Esteban de Salamanque, fut un recours très employé pour de nombreux accès à des temples de la Renaissance de notre géographie.
Le couronnement de la tour, dont le premier corps jusqu'à la hauteur de la nef est certainement l'original, fut restauré en 1825 par Juan Bautista de Huici. L'existence de cette tour fut très éphémère puisqu'elle fut remplacée en 1897 par le couronnement néogothique que présente aujourd'hui l'Église.
Les vitraux furent commandés à la maison ZETTLER de Munich, avec l'imposition de les réaliser sur fonds émaillés et incolores pour permettre un meilleur passage de la lumière.
Les baies, conçues suivant un unique style gothique, étaient déjà ouvertes lorsque la Grande Guerre éclata. Les vitraux, qui étaient déjà partis de Munich par Amsterdam, n'arrivèrent pas au port de Pasaia. Il fallut fermer les baies avec du bois, une situation qui dura quatre longues années. À la fin de la guerre, le curé put enfin localiser les vitraux dans le port d'Amsterdam: les caisses étaient intactes et aucun vitrail n'avait été cassé.
L'église d'Errenteria est, comme l'appela Lekuona, un Musée d'Art qui conserve en son intérieur des œuvres sculpturales dignes d'admiration, telles que le retable des Âmes (partie d'un triptyque flamand des XVe et XVIe siècles).